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Une laiterie coopérative ferme ses portes après 133 ans d'existence

Quelques semaines de sursis ont été accordées pour donner le temps d'écouler les stocks de fromage de l'Union laitière de la Venise Verte.

Dans le Poitou-Charentes, après une accumulation de difficultés, l’Union laitière de la Venise Verte est placée en liquidation.

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« Je ressens de la tristesse, un déchirement. Et un sentiment d’échec aussi. » Jacques Breillat est encore pour quelques jours le président de l’Union laitière de la Venise Verte (ULVV), qui réunit les laiteries de Maillezais en Vendée et de Coulon dans les Deux-Sèvres. Créée à la fin du XIXe siècle, elle compte encore 44 adhérents producteurs de lait de vache et de chèvre, pour la plupart descendants des fondateurs de la coopérative, l’une des toutes premières de France. Le père de Jacques Breillat en avait aussi, en son temps, été le président.

Lait infantile

Mais la coopérative fermera ses portes le 10 avril. « Nous n’avons peut-être pas fait tout ce qu’il aurait fallu, ou pas pris les décisions assez vite. » Surtout, l’ULVV a essuyé ces dernières années une avalanche de difficultés inattendues. Elle produisait des tomes de vache et de chèvre sous sa propre marque et du lait infantile. Le scandale Lactalis sur ce produit a entraîné un durcissement des normes, nécessitant des investissements pour s’y plier. L’ULVV a alors cédé 75 % de ses parts à Lacticare pour continuer d’en produire. Puis est venue l’épidémie de Covid-19. La Chine, qui achetait 85 % du lait infantile de Lacticare, a fermé ses frontières, mettant la société et la coopérative en péril. Quant aux fromages de l’ULVV, la moitié des tomes de chèvre se vendait dans les Alpes, notamment dans les stations de ski. Avec la pandémie, celles-ci ont fermé. « Nous n’avons pas eu de chance », résume Jacques Breillat.

Le chiffre d’affaires s’est effondré, une procédure de sauvegarde a été mise en place aboutissant à la liquidation à la fin de février 2025. Les producteurs de lait de vache livraient déjà la part de leur lait qui n’était pas transformée en fromage à la coopérative Sèvre et Belle et à celle d’Échiré. Cette collecte devrait se poursuivre. Quant aux producteurs caprins, leurs livraisons sont désormais réparties vers plusieurs laiteries. Il reste encore les marques des fromages, pour lesquelles les coopérateurs espèrent trouver des repreneurs.

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